1
à Pascale mon Amour
à Valentin ma chair
à Margot mon sang
à vous trois que j’aime plus que toujours
je donne ma vie si nécessaire
pour que la vôtre soit éternellement
semée du simple bonheur et qu’il ne vous quitte jamais
1
Il y en a qui vivent parce qu’ils sont là
il y en a qui vivent pour lorsqu’ils ne seront plus là
il y en a qui vivent pour ceux qui sont encore là
il y en a qui vivent pour ceux qui seront bientôt là
il y en a qui vivent pour ceux qui ne sont déjà plus là
il y en a qui vivent pour toutes ces raisons à la fois
mais tous on vit pour on ne sait quoi
2
Plus encore que nos vies
plus encore que ma mort
l’Art céleste mentor
témoigne de nos efforts asservis
Qui nous a mis là
3
L’art n’est pas réservé aux esprits doués
l'art est un calmant pour les esprits tourmentés
4
poème automatique 0802
D’un trait noir les corbeaux envahissent l’espace sombre de ma chambre à coucher s’enroulent autour de mon crâne et saignent l’oreiller Désarticulés ils swinguent sur le plâtre suintant des murs fissurés de ma chambre froide sur une musique imprégnée d’odeurs acides de dégoût d’égouts et de marais salants Des éclairs vert luisant en bombes lacrimales traçantes rouge safran explosent dans les champs d’iris de mes yeux impressionnistes Impressionné je suis cette danse malsaine et j’ai beau baisser les yeux faire les beaux yeux les yeux doux d’ailleurs les flashs incessants de leurs grimaces limaces laissent sans cesse des traces au cœur de mon cerveau aveuglé par l’éveinage de l’espace défiguré par le néant de mes pensées
Qui sont ces corbeaux qui planent sur les blés
Pour que de nouvelles pages blanches
se remplissent encore de ton histoire
pour que les étoiles brillent dans un ciel d’espoir
à mon père
Bats-toi contre la mort
bats-toi contre elle encore
bats-toi c’est elle qui a tort
même si au matin elle veut prendre ton corps
bats-toi
Pour que de nouvelles pages blanches
se remplissent encore de ton histoire
pour que les étoiles brillent dans un ciel d’espoir
6
La mort c’est
Qu’est-ce que c’est
On n’en sait rien
et rien c’est déjà trop
et rien c’est beaucoup trop
Quand je ne serai plus là
quand vous lirez ces vers
l’hiver pour moi sera là
j’aurai quitté la Terre
7
J’écris ces mots pour l’après-moi
pour que joue toujours ce requiem
pour qu’une empreinte de moi
reste gravée dans la terre que j’aime
8
La mort est un instant privilégié
où l’on peut rester seul sans être dérangé
et regarder les autres avec amour
pour ne pas les détester
9
Et si la Terre n’était qu’une galère
et si le chant des oiseaux n’était qu’une plainte
et si les arbres si verts n’étaient que matière
et si le beau s’était noyé dans le lait
et si le laid n’était que de l’eau
les mots de mes bouquins
ne serviraient à rien
10
Quand il ne reste que le rêve
11
Ma Mort
Ma mort à moi fait peur à ceux qui ne la connaissent pas
Ma mort à moi surprend ceux qui ne l’attendent pas
Ma mort à moi n’appartient qu’à moi
et je ne veux pas la partager
Ma mort à moi est injuste pour toi
qui m’aime et que j’aime aimer
Ma mort à moi c’est le prix à payer
pour la vie qu’on m’a donnée
Ma mort à moi je ne lui parle pas
parce que je ne la comprends pas
Ma mort à moi elle est forcément bête
qu’elle soit férocement belle
cruelle ou inutile voire accidentelle
ma mort à moi ne fait pas dans la dentelle
Ma mort à moi me rend immortel
du moins c’est ce qu’on me dit d’elle
Et au final reste qui reste quoi
Où va ma vie à moi
12
poèmes automatiques 92 65 64 95
Ma vie n’est que le rêve mordoré
de ce dormeur égaré
La tête dans la rosée
le chapeau dérangé
j’espère qu’après la mort
dans l’infini blessé
nous nous aimerons encore
sans que rien ne vienne troubler cet amour
qui se perd dans la nuit au fil des jours
ni l’aube épanouie comme la fleur du printemps
ni la tristesse d’un cœur gonflé de sang
Alors le temps rejoindra le temps
13
La vie est un murmure
qui vous bourdonne aux oreilles
tout comme ces feuilles trop mûres
qui frémissent au vent d’automne
avant de tomber en tourbillons
sur la terre qu’on abandonne
14
Je sens la tristesse m’envahir
ni l’envie d’aimer ni de haïr
au contraire plus d’envie du tout
un seul regret ne pas être fou
15
Bombardiers en formation
quelle est votre mission
Attendons vos instructions
Orage en prévision
Soudain soleil interdit
soudain ciel obscurci
déjà pluie métallique
champignons atomiques
Derniers hommes vivants
dans des lambeaux sanglants
derrière murs en ruine
mouillés par la bruine
pendant qu’hommes politiques
pectateurs attentifs
dans abris anti-atomiques
fument boivent dorment et sifflent
Bombardiers en formation
quelle est votre mission
Quelle est votre mission Quell
16
Espoir & Liberté
Les maux de l’espoir
derrière les mots dits barbelés
les blessures les morsures de la guerre
qui doivent nous délivrer
sauf en cas de mort sûre
Les mots de l’espoir
derrière les maux dits barbelés
la liberté d’expression sans la censure
qui doit nous libérer
sauf en cas de sang sûr versé
Derrière les maudits barbelés
des pouvoirs des terroristes des oppresseurs
il y a les battements de ton cœur
il y a l’espoir et la liberté
il y a des mots sûrs à utiliser
sans mesure avec démesure
des maux à banaliser
pour rendre nos vies plus sûres
17
à Vincent Van Gogh
Vincent au milieu d’un champ d’étoiles
Vincent un champ au milieu d’une étoile
Vincent en pleine poitrine s’est tiré une balle
En plein champ au milieu d’une toile
le sang se répand dans les blés sur la toile
la mort a donné la vie à une étoile
Aujourd’hui on crie au génie que l’on n’avait pas cru
aujourd’hui à coups de dollars on fait commerce de ton art
aujourd’hui la tristesse ne finira pas tragédie
Vincent au milieu d’un champ d’étoiles
Vincent je te dédie ce chant parce que j’ai mal
Vincent je jette ma peine dans cette toile
En plein champ sur ta vie tu as mis les voiles
et le sang se répand sur tes toiles
la mort a donné naissance à une étoile
Aujourd’hui on crie au génie que l’on n’avait pas vu
aujourd’hui à coups de dollars on fait commerce de ton art
aujourd’hui ça me fait mal tragédie comique ironie cosmique
Vincent en plein champ s’est tiré du bal
18
poème automatique 0265
Le visage blême du cœur attaqué au couteau
déformé par la douleur d’une fracture au cerveau
riposte d’une rafale de larmes traçantes
affables dans la nuit blafarde aveuglante
et accablante comme un pied de nez au levé de rideau
sur la pierre tranchante d’une armée de tombeaux
19
à Pierre Brueghel l’Ancien
Marie que sais-tu ?
ou le triomphe de la Mort
Pourquoi les hommes meurent-ils à tout bout de champ
Pourquoi meurent-ils au bout du champ
Quand la voix s’essouffle au bout du chant
quand la mort a fauché tout le champ
qu’advient-il alors du champ
Hier si fertile sous le couchant
aujourd’hui servile et sec sous le couchant
La mort fauche à grands coups de faux le champ
et les hommes tombent au bout du champ
Et les hommes tombent à tout bout de champ
et la vie tachée de sang chante faux son chant
Tranquille assise dans l’herbe au bout du champ
une femme mûre chante un autre chant
Et sa vie tachée de sang s’épanche au bout du champ
assise elle aussi meurt au bout du champ
Marie s’est tue sous le couchant tranquillement
20
S.I.D.A.
Si | l’Intrus | Détruit | l’Amour |
Sang | Impure | Devient | Amer |
Sens | Interdit | Danger | d'Amour |
Sexe | Interdit | Diète | d'Amour |
Seul | Ici | Dette | Amère |
Sans | Idée | Dérives | d'Amour |
21
Avec l’amertume de l’impuissance
face à l’inacceptable souffrance
et le sang vénéneux du non-sens
la vie nous trahit parfois par inadvertance
22
Tu sauves l’instant
Je t’aime et je cours
J’te rattrape et j’t’attrape
mais t’es toujours devant
Je cours parce que j’t’aime
je cours et j’m’endors
Je cours et je rêve
J’te rattrape et j’t’attrape
mais toujours c’est du vent
Je dors et j’m’essouffle
je rêve que je t’aime
je t’aime et je cours
J’te rattrape et j’t’attrape
mais cette fois tu m’attends
Je t’aime je t’aime et je rêve
et je cours parce que j’t’aime
Heureusement tu m’attends
Plus de pas en avant
plus que le souffle du vent
Dans mon rêve qui s’achève
la main dans tes cheveux
je m’éveille amoureux
Je m’éveille là mourant
mon amour tu m’attends
mais le temps n’attend pas
Heureusement tu m’attends
Plus de pas en avant
plus que le souffle du vent
Dans mon rêve qui s’achève
la main crispée dans tes cheveux
je m’éveille aux aurores
je m’éveille déjà mort
Et dans la vie qui m’attend
je t’aime je t’aime et je cours
Je t’aime et j’m’endors
Pour que notre amour dure encore
pour que notre amour dure toujours
je t’aime et je cours
Jusqu’à l’aube mon amour
sauve l’instant avec ton corps
sauve l’instant d’un souffle
sauve l’instant avant le soir
d’un son clair de ta voix
avant que la nuit noire
n’envahisse nos corps froids
avant que le passage le corridor
de la vie à la mort
du couloir à la rue
nous fasse connaître l’inconnu
23
Aux urgences une bien trop longue nuit d’hôpital
en chien de faïence pour étouffer le mal
dans l’indifférence noire la plus totale
à dormir par terre comme un animal
pour qu’Elle que j’aime dorme sous surveillance
protégée d’elle-même au plus fort de l’errance
pour qu’Elle voit plus douces toutes ses souffrances
pour que l’avenir brille au firmament d’étoiles
aux ciels de nos cœurs qu’aucun nuage ne voile
24
Plus rien n’a d’importance
Quand la souffrance a duré si longtemps
que vient enfin la délivrance
que le cœur fatigué vacille et plonge dans l’éternité
que le corps se laisse enfin porter aux vents de lumière
alors libre enfin l’esprit s’envole aux bonheurs d’un néant
infiniment loin des terrestres années
Le temps et l’espace se sont effacés
plus rien n’a d’importance
25
L’horloge du néant
tic tac
Il est l’heure de mourir
tic tac
Encore un souffle et partir
tic tac
Horloge précise indéréglable
tic tac
horloge infaillible qui te précise
tic tac
il faut partir pas d’analyse
tic tac
il est l’heure incontournable
tic tac
pas de question pas de retard
tic tac
il est l’heure tu pars
tic tac
Allez à la porte sans attendre
tic tac
Pas le temps de dire au revoir
tic tac
pas question de se faire attendre
tic tac
allez allez c’est sans espoir
Tu ne peux surseoir
au tic tac de l’attaque tactique
de l’horloge mortelle du temps
26
Le grand cri de la vie
Tu meurs un jour
ébloui de lumière
Tu te rendors
l’oxygène léger
qui brûle ton corps
tu l’as vite oublié
La blanche lumière
celle du grand amour
du temps infini
qui pourtant a rompu son cours
te noie de baisers dans son lit
27
Bonjour
aujourd’hui est un nouveau jour
et j’écris
et je crie
l’amour
la mort la vie
la pluie les matins gris
la folie qui grandit
et ton corps qui fleurit
Ton corps arrondi
animé par la respiration lente
de ton âme brûlante
soulève des parfums amis
sous le ciel alangui
que tes yeux ont envahi
Alors mon cœur à pleins poumons
à genoux sur le goudron
hurle tambour battant
je t’aime comme un fou pour un enfant
Je t’aime et dans mon rêve qui s’achève
la main crispée dans les cheveux
je me réveille et je crie
bonjour
aujourd’hui est un nouveau jour
et j’écris
et je crie
l’amour
la mort la vie
la pluie sur ton corps gris
la brume de tes yeux évanouis
là sur une route de la vie
Tu me laisses là devant ton corps refroidi
sous des draps d’absence
de poussières et de cendres
noyé dans l’essence
sous l’épais ciel d’encre
que tes yeux ont envahi
Alors le cœur entre les dents
à genoux anéanti impuissant
des larmes grises sur les joues
j’attends face au néant
J’attends et dans mon rêve qui s’achève
la main crispée dans les cheveux
je veille en sanglotant
Et j’attends
que la vie qui s’ennuie
me ramène dans ton lit
et qu’enfin réunis
l’amour à mort nous envie
28
Elle avait mis une brique puis une autre
autour de son cœur pour le cacher aux autres
et scellé le tout avec du ciment et des pleurs
pour qu’on ne puisse plus blesser son cœur
Elle avait mis une brique puis une autre
autour de son cœur de peur que les autres
à coups de mots effilés comme des lames
lui perforent le cœur lui abîment l’âme
Elle avait mis une brique puis une autre
autour de son cœur pour le cacher aux autres
Elle avait tout mis dans une forteresse
ses sourires ses douleurs ses rires sa détresse
Elle avait mis une brique puis une autre
autour de son cœur de peur que les autres
à court de gestes tendres de caresses
la violentent la giflent la blessent
Elle avait mis une brique puis une autre
autour de son cœur pour le cacher aux autres
parce qu’au plus profond des abîmes de la peur
elle ne voulait plus qu’on lui abîme le cœur
Elle avait mis une brique puis une autre
autour de son cœur de peur que les autres
sans gêne sans cœur sans sagesse
jugent ses erreurs ses victoires ses faiblesses
Aujourd’hui son cœur n’est plus le moteur
le grisant accélérateur de ses émotions
Protégé par les briques de la peur
son cœur est un mur de lamentations
29
Aux enfants que la guerre n’épargne pas
Les mains déchirées aux cris des barbelés
un malaise en tête comme une dépouille
l’enfant de la guerre frileux comme l’acier
laisse des larmes ensanglantées de rouille
lui mutiler l’oreille pour mieux entendre
le monde meurtri qui gronde ses souffrances
Des souffrances contre lesquelles il ne peut se défendre.
Le regard vide de tous les bonheurs de l’enfance
les yeux crevés par d’invisibles peurs cicatrisées
il traîne au hasard d’un temps indisponible au présent
sa vie sans autre avenir certain qu’un morne passé
Assis sur l’espace livide sans place vraiment
ô bel enfant triste prisonnier sans amour
enchaîné aux cœurs si lourds des hommes fous
que la vie si infaillible a rendus sourds
à tes pleurs d’espoir à tes cris de dégoût
ô mon enfant ramasse-les ces pierres libres
brise les carreaux de l’amour évade-toi
vers des couleurs plus claires qui vibrent
vers des rivages de trêves des sommets de joie
30
Mot à mot maux pour maux
j’écris les cris
de douleur de la vie
les doux leurres de l’ennui
à la morne saison de la vie
Mort ne sait-on que tu nuis
Pas à pas pas d’appât
plus d’appétit petit à petit
aux frontières de l’ennui
au front fier de la nuit
offrons lierres et pissenlits
à la mort qui nous nuit
De mal en pis le mal empire
et même si je l’aime trop
le Monde avec moi expire
maux à maux mot pour mot
sans cri ni l’écrit
De douleur de ma vie
31
Post-Scriptum
À toi qui me survis je dédie l’envie de vivre l’amour et le rire
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